Mali : Les Aéroports du Mali à mi-parcours 2025, entre recul du trafic aérien et dynamique de croissance des flux de passagers et de fret

La 72e session ordinaire du Conseil d’administration des Aéroports du Mali (ADM) s’est tenue ce mercredi 27 aout 2025, dans un contexte marqué par des évolutions contrastées dans le secteur aérien malien. Selon le Président Directeur général des Aéroports du Mali (ADM), Colonel Lassina TOGOLA, l’objectif principal de cette session était d’examiner la revue à mi-parcours du budget 2025 ainsi que le rapport d’activités arrêté au 30 juin 2025. Les résultats, bien que mitigés sur certains aspects, traduisent une résilience certaine de la plateforme aéroportuaire malienne, en dépit d’un environnement sous tension.

Recul du mouvement d’avions : une dynamique à surveiller

L’un des points d’alerte majeurs ressortis lors de cette session est le recul de 11,7 % du mouvement d’avions, qui s’établit à 8 116 mouvements au premier semestre 2025, contre environ 9 195 à la même période en 2024. Ce ralentissement pourrait s’expliquer par une baisse de la fréquence de certaines compagnies aériennes, liée à la conjoncture régionale ou à des ajustements d’itinéraires ; des contraintes sécuritaires persistantes dans la sous-région, impactant la connectivité aérienne ; une rationalisation des vols domestiques ou régionaux moins rentables. Ce recul mérite une attention particulière, car il affecte potentiellement les revenus issus des redevances aéroportuaires et les prévisions de trafic annuel.

Hausse notable du trafic passagers : un signal encourageant

À l’inverse du mouvement d’avions, le nombre de passagers transportés a connu une forte hausse de 15,03 %, atteignant 466 128 passagers au 30 juin 2025. Cette performance témoigne d’un retour progressif de la confiance des voyageurs, notamment pour les vols internationaux ; de l’effet positif de la reprise économique dans certains secteurs, comme le tourisme, les affaires et les migrations saisonnières ; du développement d’initiatives marketing ou de nouveaux partenariats avec des compagnies aériennes. Cette croissance du trafic passagers constitue un levier stratégique pour les ADM, en matière de revenus, de services annexes et d’attractivité des infrastructures.

Fret aérien et poste : des performances en progression continue

Sur le plan logistique, les indicateurs sont au vert. Sur 4 356 599 kg traités, le fret aérien enregistre une hausse de 1,67 %. Cette évolution modérée mais constante reflète la stabilisation des flux commerciaux, notamment dans les importations pharmaceutiques, industrielles et de haute valeur. La poste aérienne a atteint un volume de 21 477 kg, marquant une hausse impressionnante de 51,45 %. Cette croissance est sans doute liée à la montée en puissance du e-commerce, de l’envoi de documents officiels et à l’amélioration des services postaux en partenariat avec les compagnies aériennes. Ces résultats soulignent le rôle croissant de l’aérien dans la chaîne logistique nationale et régionale.

Une gouvernance orientée vers la modernisation et l’optimisation

Le Conseil d’administration a mis l’accent sur la nécessité de Poursuivre les investissements dans la modernisation des infrastructures aéroportuaires, notamment les terminaux passagers, les équipements de sécurité et les zones de fret. Améliorer l’efficience budgétaire à travers une meilleure maîtrise des charges d’exploitation et une diversification des sources de revenus. Renforcer les partenariats public-privé, afin d’anticiper les besoins croissants en matière de mobilité et de logistique aérienne.

A noter que le second semestre 2025 sera crucial pour consolider ces acquis et transformer les défis en opportunités durables pour le secteur aérien malien. Malgré un ralentissement du mouvement aérien, les autres indicateurs clés, notamment les passagers, fret et poste sont en progression, traduisant un dynamisme économique sous-jacent. Pour maintenir cette trajectoire, il est essentiel que les ADM misent sur l’innovation, la digitalisation des services et l’amélioration continue de l’expérience utilisateur.

Charles MESSE