Mali : Vers la définition des rôles du secteur privé dans l’application du cadre réglementaire sur le contenu local dans le secteur minier
Le conseil national du Patronat du Mali (CNPM) en partenariat avec le programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), a organisé le jeudi 29 août 2024, une nouvelle édition du « Petit Déjeuner Professionnel du CNPM » sur la thématique portant « Contenu local au Mali, quels rôles du Secteur privé malien ? ». L’occasion était donnée à l’invité de jour, le ministre des Mines, Professeur Amadou KEITA, de définir clairement les rôles qu’il entend attribuer au secteur privé dans l’application du cadre réglementaire sur le contenu local dans le secteur minier dont le décret d’application a été signé en 2024.
Dans son mot de bienvenue, le président du Patronat a félicité le gouvernement du Mali, pour l’adoption de la loi et du décret d’application, relatifs au Contenu local, dans le secteur minier au Mali. Cette initiative selon Mossadeck BALLY, a marqué un jalon important dans la promotion d’un secteur minier plus impactant, économiquement et socialement et ouvert davantage au secteur privé malien.
Pour le ministre des Mines, l’objectif principal assigné au secteur minier est l’accroissement substantiel de la part des produits miniers dans le PIB en vue d’améliorer le bien-être social du peuple malien grâce à une juste distribution des revenus tirés du secteur et de promouvoir le développement durable pour les communautés vivant autour des mines.
S’il est évident que le professeur KEITA a reconnu que plusieurs réformes ambitieuses ont été engagées depuis 1970 par des régimes successifs, il n’en demeure pas moins vrai que « le principe qui a guidé cette nouvelle réforme reste et demeure une exploitation minière, intégrée à l’économie malienne et qui contribue à la compétitivité des PME/ PMI et aux performances nationales en matière de développement durable » a souligné le ministre des Mines.
Dans cette salle archicomble, on notait la présence des membres du CNT, des anciens ministres, des chambres consulaires et de métiers, des partenaires techniques et financiers et surtout celle de la ministre de l’Entreprenariat national de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Mme BAGAYOKO Aminata TRAORE qui a affirmé clairement qu’il est crucial que le secteur privé soit au cœur de ce contenu local afin qu’il soit profitable pour le Mali.
Plusieurs questions se sont soulevées pour savoir les dispositions prises par le gouvernement pour régler les problèmes fonciers, d’assainissement, de l’environnement, de dérogation, des difficultés liées à l’exportation de diamant, de digitalisation des visas, d’élargissement du contenu local dans les autres domaines et dans l’espace AES, du financement et du détournement du contenu local.
En tant que bon pédagogue, les réponses du ministre ont été claires et sans équivoque. Il a indiqué qu’il est prévu d’harmoniser le contenu local au niveau de l’AES et qu’il est possible de l’élargir vers les autres domaines d’activités. Les difficultés liées à l’exportation du diamant seront réglées, toutefois les procédures de digitalisation et de durée d’obtention de visas dépendent des dispositions sécuritaires du pays, car le Mali est un pays en guerre. Concernant la dégradation de l’environnement, le professeur KEITA a parlé de la possibilité de renégociation des contrats miniers, d’interdiction d’importation du cyanure au Mali et de suspension de contrat d’entreprise fictives au Mali.
A retenir que ce que l’État attend du secteur privé est de jouer le rôle moteur de développement de l’industrie minière en assumant les risques, d’apporter les moyens financiers, matériels et humains nécessaires au développement de l’industrie minière dans le cadre de règles simples, claires et transparentes édictées par l’Etat, tout en intégrant l’activité minière au reste de l’économie nationale. Ce que le CNPM a commencé déjà en relançant les activités de la Bourse de Sous-Traitance et de Partenariat du Mali (BSTP-MALI), pour faciliter le rapprochement entre les Grandes entreprises et les PME/PMI afin d’aboutir à des partenariats stratégiques industriels et le transfert de compétences dans le cadre de la sous-traitance et du partenariat : en créant une caisse de dépôt et de consignation et une école des Mines. Toutefois Mossadeck BALLY demande à l’Etat de prendre ses responsabilités et d’arrêter les fossoyeurs de l’économie nationale
Charles MESSE