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Mali : Le patronat alerte sur la fragilité de l’Economie malienne et propose des solutions de relance

La cérémonie d’enregistrement de la 12ème édition de l’émission « au cœur de l’économie », s’est déroulée le jeudi 21 mars 2024 au CNPM sur le thème : « Plan de relance économique du Mali ; les solutions du secteur privé ». Ce thème a fait l’objet d’un débat entre le président du Patronat, Mossadeck BALLY, le secrétaire administratif de L’UNTM, Issa BENGALY ; le secrétaire général du conseil national de la Société Civile, Siriman SACKO et le maître de Conférences à la faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FSEG), Mamadou CISSE. Cette émission radio télévisée a été animée par Nianian Aliou TRAORE et modérée par Sidiki DEMBELE.

Co produite par l’agence de Communication, Spirit et l’Office de Radiodiffusion et Télévision du Mali (ORTM), cette émission a permis au président du CNPM et aux présidents des groupes de travail de revenir sur les recommandations faites par le patronat, pour relancer l’Economie du pays qui fait face à de nombreux défis. Selon le président Mossadeck BALLY, ces 5 domaines de compétitivité de l’Economie malienne sont notamment ceux de l’Energie, des Ressources Humaines, des Infrastructures, de la Fiscalité et du Financement. « Il faut de l’Energie pour attirer des investisseurs nationaux et étrangers, alors que nous sommes en pleine crise énergétique », a déploré le patron des Patrons. Selon lui, il est nécessaire de réaliser des Infrastructures à travers le pays et une formation qualifiée pour les jeunes. Il propose par ailleurs une meilleure répartition de la fiscalité pour contrer l’injustice fiscale au Mali, arguant que 10% des entreprises payent actuellement 90% des impôts. Concernant le financement, le président BALLY indique que le secteur bancaire vit actuellement une crise de liquidité parce que la BCEAO a décidé de resserrer le crédit.

S’il est évident que tous les débatteurs ont approuvé le diagnostic posé par le patronat pour cibler les domaines concernés par ce plan de relance, il n’en demeure pas moins vrai que les protagonistes soient divisés sur la manière de procéder. Pendant que le Patronat, la Société Civile et la FSEG prônent la privatisation de la partie distribution de la société EDM, l’UNTM s’oppose mordicus à cette option en évoquant les affres de la privatisation sauvage connues au Mali et ailleurs. Toutefois, les différentes tendances autour du débat s’accordent à soutenir la faitière du secteur privé dans sa démarche salutaire.

Par ailleurs, plusieurs participants à l’enregistrement de cette émission ont aussi reconnu la bonne foi du Patronat et s’engagent à l’accompagner « Nous avons assisté à la présentation de ces cinq axes qui nous parait très pertinente, surtout au niveau de la question cruciale de l’Energie où le CNPM a fait des propositions concrètes de sortie de crise. Nous sommes certains que la cause du Patronat sera entendue par les décideurs, car avant cette rencontre, il avait rencontré les plus hautes autorités de ce pays pour avoir un quitus sur la question. De notre côté, nous les bailleurs sommes disponibles pour l’accompagner dans le cadre de ce projet de relance », a indiqué le responsable du Financement du secteur privé au niveau de la Banque Africaine de Développement (BAD),Mammdoun Ahmadou DIALL.

A noter que les recommandations du plan d’actions structuré autour de thématiques stratégiques pour le développement et l’attractivité du secteur privé au Mali sont entre autres, la restructuration du secteur de l’Electricité et la libéralisation du marché (Axe Energie); la sécurisation de l’emprise du réseau de Transport et l’amélioration de la qualité et la sûreté du réseau de Transport (Axe Transport – Infrastructures – Désenclavement) ; la main d’œuvre qualifiée malienne face aux besoins des entreprises (Axe Ressources Humaines); un Financement solide, sûr et accessible pour créer et soutenir l’Industrialisation et des projets de développement ( Axe Financement) et une fiscalité juste, équitable acceptable, bien pensée et bien recouverte pour plus d’apport dans les caisses de l’ État et plus de performance pour les entreprises (Axe Fiscalité).

Charles le Bon MESSE