Manager et motiver ses salariés en période incertaine
Pour développer son entreprise, il faut savoir transformer une difficulté en opportunité. Confinement, déconfinement, ouverture, fermeture, l’incertitude aura été le maître mot des années 2020-21. Puis, 2022-23, ruptures d’approvisionnement, hausses de prix, difficultés de recrutements. Et maintenant ?
C’est le bon exemple d’une vraie difficulté pour le dirigeant qui doit plus que jamais prendre les bonnes décisions en n’ayant pas toutes les informations. Découvrez 5 points clés dans ma chronique parue dans Eco Savoie Mont Blanc et 3 avis d’entraîneurs ou athlètes pouvant être mis en parallèle de l’entreprise.
Ne pas hésiter à dire “Je ne sais pas !”
Même si on peut être tenté de vouloir apporter des réponses à des équipes inquiètes ou perturbées, c’est risquer de perdre en crédibilité que de vouloir donner des réponses que l’on n’a pas.
Paradoxalement, un “Je ne sais pas” peut-être rassurant ! Pour s’adapter, il faut s’appuyer sur des fondamentaux solides. Quand une organisation dispose de fondamentaux solides, on obtient une situation ou l’ordinaire est géré. Ce qui était prévisible est organisé. Ça permet de se concentrer sur l’imprévu, l’extraordinaire. C’est bien pour ça qu’un athlète répète inlassablement les mêmes gestes à l’entraînement, pour automatiser. A défaut, on peut y arriver quand même, mais c’est “on se débrouille” avec pertes d’efficacité, tensions pour les collaborateurs et, in fine, des dégâts.
Qu’entend-t-on par fondamentaux solides dans une PME ?
C’est, entre autres :
-lorsque les rôles, responsabilités, limites et moyens de communication sont clairement définis et rôdés par l’habitude.
-Qu’il est possible de répondre facilement aux questions simples : Qui fait quoi ? Avec qui ?
-Et quand la question de qui a besoin de quelle info, à quel moment, sous quelle forme, est traitée et ancrée dans le fonctionnement.
Se concentrer sur la manière… le résultat n’est que la conséquence !
Quand l’inquiétude porte sur des éléments externes sur lesquels vous n’avez pas de prise, concentrez-vous et invitez vos collaborateurs à en faire autant sur les éléments sur lesquels vous pouvez agir. A commenter les décisions et la manière dont les commentateurs les commentent…On parle beaucoup, on agit peu, les clients sont délaissés et le business en pâtit.
Privilégiez l’opportunité à la menace !
Sans l’ignorer pour autant, penser “opportunité” doit être un réflexe permanent !
C’est cet état d’esprit qui va permettre de garder les équipes motivées.
Un bel exemple avec Charles Delval, entraîneur de l’équipe de France de para-aviron quand les JO de Tokyo ont été annulés : « Il faut saisir l’opportunité de voir ce qu’on peut faire comme transformation tout en ayant le recul de l’expérience. »
Le partage d’une inquiétude est légitime mais ne doit pas durer sous peine de voir le doute s’installer ou se renforcer. Pour garder la motivation, rien ne vaut la compétition, pour un athlète comme pour un collaborateur. Ça permet de rester focus sur les objectifs.
Les objectifs ne changent pas ! C’est la manière qui change !
Quand vous ne savez pas quoi faire, demandez-vous ce qui est bon pour votre client ! Il vous le rendra ! Quand les vents sont contraires, les variables d’ajustement sont l’intelligence, l’énergie et la capacité d’adaptation.
En conclusion, plutôt que de regarder une boule de cristal qui n’a toujours pas démontré son efficacité, investissez du temps aux côtés de vos équipes et nul doute que vous ne tiriez le meilleur parti possible de l’année à venir quel que soit l’environnement.
Frederic DUBOIS
Conseil en organisation et Management des PME-FORGACOM