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Mali : Fête de Ramadan, de véritables négociations autour des prix des bœufs sur le marché

Bamako la capitale du Mali a enregistré à l’occasion de la fête de Ramadan, de véritables négociations autour des prix des bœufs sur le marché. Cette année, l’inflation a atteint son paroxysme dans les marchés et champs de vente des bétails. Du marché de Niamana au Garbal de Faladié, en passant par le marché de Sabalibougou, les prix ont tellement augmenté au point où les chefs de famille ne savent plus à quel Saint se vouer.

Selon les propos du secrétaire général des vendeurs de bétail du marché de Sabalibougou, Vieux DIALLO, le coût élevé du bétail commence à la campagne. À cela, s’ajoutent les coûts d’entretien. Il faut obligatoirement chercher un moyen de transport pour acheminer les betails. Pour cela, il faut payer le chargement et le déchargement. Sur place, il faut se nourrir et nourrir les bêtes, et l’alimentation du bétail est très chère. Tout cela selon Vieux DIALLO, représente beaucoup d’argent.

Cette hausse des prix est un véritable casse-tête surtout pour les familles nombreuses. « Ça, c’est du jamais vu à Bamako. Depuis le matin, je me promène avec mon ainé dans les marchés de Bamako à la recherche d’une vache abordable. Les prix dans le marché sont trop chers. On a même cherché des veaux, et en ce moment, ils coûtent entre 200 000 et 400 000 francs CFA. Pour l’instant, nous ne disposons que de 250 000. Mais, comme nous sommes au nombre de 22 personnes dans ma concession, il nous faut au moins un bœuf qui puisse satisfaire tout le monde. Mais en réalité, nous n’avons pas les moyens » nous a confiés Mady KONE.

Voilà des impressions à chaud qui traduisent la réalité du terrain et qui du coup, viennent saboter les prévisions du gouvernement de la Transition. On se rappelle, le ministère du Développement rural, en collaboration avec des organisations professionnelles de la filière bétail viande, avaient prévu lors du lancement le 15 avril dernier, de la 15ème édition de l’opération de vente promotionnelle des bovins dans le district de Bamako, de mettre sur le marché, près de 3200 têtes, dont 1770 dans le district de Bamako, 470 pour la région de Kayes, 270 pour Sikasso, 220 pour la région de Ségou et 260 pour la région de Mopti. Mieux, le ministère du Développement rural, avait communiqué des fourchettes de prix entre 200.000 et 350.000 F CFA tout au moins dans le district de Bamako.

Pourtant, certains chefs de familles ont plutôt préféré acheter des béliers et des chèvres, afin de pouvoir sobrement célébrer l’évènement et ceci, à cause de la cherté de la vie. Même son de cloche partout. Autant que les clients, les vendeurs de bœufs se plaignent. Une manière de prouver que la crise que traverse actuellement le Mali, a touché toutes les couches de la société. De nombreux pères de familles se battent corps et âme, afin d’avoir de la viande pour les enfants, épouses, les parents et les connaissances. Le chef du parking de Niamana, Madou COULIBALY, nous informe que cette année, les bœufs viennent suffisamment de toutes les zones du pays pour la fête. Mais, le problème reste le prix excessivement cher. Selon ses explications, il est difficile de trouver un bœuf à moins de 250.000F. Les discussions autour des bœufs bien nourris commencent à partir de 350.000F, 400.000f, 500.000FCFA. « La cherté des animaux va au-delà de la compétence de l’Etat malien. Le véritable problème est que les aliments du bétail coûtent présentement chers. L’année dernière, un sac était vendu à 7000 F. Mais présentement, il est cédé 8500F. Le sac du tourteau du coton était cédé à 12000 F l’année dernière. Mais cela est présentement vendu à 15.000F. Ce sont les commerçants qui ont tout gâché. Beaucoup parmi eux font de nombreuses commandes dans les usines. Ils les stockent dans leurs magasins et les revendent au prix qu’ils désirent aux vendeurs de bétail. Voilà la réalité des choses », a conclu Madou COULIBALY.

Charles MESSE