Mali : Avis d’Expert de Boubacar DIALLO du CNPM sur la cherté de la vie
Dans le cadre de la cherté de la vie au Mali, les populations ne savent plus à quel saint se vouer, tant les prix des denrées alimentaires et autres produits de première nécessité ont pris l’ascenseur. La grogne sociale et les associations des consommateurs ne cessent de monter au créneau pour maintenir la pression contre les gouvernants. Une équipe du journal de l’Entreprise et de l’Ecole malienne ‘’ la Réussite Mali’’ en ligne sur www.lareussitemali.com s’est approchée de l’administration du conseil national du Patronat du Mali. Le secrétaire général adjoint, Boubacar DIALLO, nous donne son avis d’expert sur la cherté de la vie au Mali :
« Nous constatons tous qu’il y a une augmentation des prixnotamment les denrées alimentaires au Mali, mais ce qu’il faut comprendre, c’est que la situation économique sur le plan mondial est assez bouleversée et cette situation a des répercussions sur les produits maliens.
Si je prends l’exemple de l’inflation sur les produits pétroliers, étant donné que le Mali n’est pas un pays producteur de pétrole, cette augmentation va répercuter forcement sur les prix de transport et par ricochet sur les prix, non seulement des produits alimentaires, mais aussi sur les prix de tous les intrants des productions et de transformation. Donc, cette inflation aura naturellement des impacts sur les prix pratiqués sur le marché malien. Voilà ce qui peut expliquer les spéculations que nous vivons partout au Mali.
Mais, les gens sont beaucoup impactés au Mali, parce que la majorité des produits que nous consommons au Mali sont des produits importés. Les Maliens n’aiment pas consommer les productions locales et nous ne produisons pas assez pour atteindre l’autosuffisance alimentaire.
Nous reconnaissons que les autorités gouvernementales ont fait beaucoup d’efforts pour atténuer cette situation. Il y a eu des exonérations et des solutions palliatives. La direction générale du Commerce, de la Concurrence et du Consommateur (DGCCC) avait déjà pris une directive pour interdire l’augmentation anarchique des prix et mis en place des commissions de contrôle pour surveiller les commerçants véreux. Malheureusement, ces sont des actions ponctuelles et ne sauraient durer dans le temps.
La leçon que nous devons tirer de cette situation est de multiplier nos productions et de consommer ce que nous produisons, afin de ne pas trop nous dépendre de l’extérieur. Il faut donc que les autorités gouvernementales et le secteur privé puissent réfléchir à la question et trouver les moyens d’être moins dépendant des autres. Ce qu’il faut faire concrètement est de se projeter plus loin en revoyant la base de notre économie pour sortir de la dépendance. Car si nous n’avons pas une économie solide, chaque situation économique générale aura un impact négatif sur nous.
Propos recueillis par Charles le Bon MESSE