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Mali : L’exploitation minière peut et doit rapporter plus à Kayes

Depuis plus de quatre décennies, l’or est considéré comme la principale ressource d’exportation et un gros contributeur à l’économie du Mali. La Région de Kayes, qui abrite plusieurs sociétés minières, peine à profiter des richesses générées. Le Cercle de Kéniéba (Région de Kayes) qui accueille cinq grandes compagnies minières sur son sol, en est une parfaite illustration. Les populations souhaitent son érection en région car la circonscription est à la traîne en matière de développement.

En septembre 2019, l’État a adopté un nouveau Code minier. Entré en vigueur en 2020, il accorde une place de choix à la réalisation d’infrastructures et à la création d’emplois au profit des populations riveraines des mines. Son article 83 prévoit à cet effet un Fonds minier de développement local que tous les détenteurs de titres miniers (grandes et petites mines) doivent créer. 75% de ce fonds doivent être engagés dans l’aménagement et la construction de routes, de pistes rurales, de ponts (infrastructures prioritaires).

Ils doivent être investis pour le développement d’infrastructures et d’équipements de base : construction ou renforcement des adductions d’eau, de centres de santé et d’établissements scolaires, et la promotion de l’emploi. Il envisage également la création d’un Cadre de concertation entre miniers, collectivités et populations d’accueil pour explorer les pistes de collaboration.

ACCÈS DES JEUNES À L’EMPLOI- Le but étant de répondre aux aspirations et préoccupations des zones minières en matière de développement comme l’accès aux services sociaux de base et des jeunes à l’emploi. « Dans la Région de Kayes, les populations locales semblent ne pas être satisfaites des retombées de cette présence massive des mines d’or dans leurs milieux.

Notre pays a orienté sa politique vers une nouvelle vision à travers le nouveau Code minier, selon lequel, l’activité minière doit s’inscrire dans un projet de développement durable sur le plan social, économique et environnemental, notamment dans les communautés et régions abritant les sites d’exploitation », explique le gouverneur de région, le colonel Moussa Soumaré.

Cette vision semble conforme aux aspirations des habitants des zones minières qui entendent tout mettre en œuvre pour exiger plus d’équité et de transparence dans la gestion et la distribution des fonds alloués aux collectivités d’accueil. « En tant que société civile, nous devons agir comme des sentinelles. Nous allons contrôler le moindre centime de nos collectivités.

Nous avons quatre mines dans notre commune. Mais, l’or ne brille pas pour nous et pour tout le Mali. C’est l’extérieur qui en profite beaucoup. Je vais me battre jusqu’au bout pour que ma commune, Kéniéba, et tout le Mali puissent s’en sortir», déclare le 3è vice-président du Conseil local de la société civile de Kéniéba, Seydou Sow.

COMMUNES LÉSÉES- Selon le président du Conseil régional des organisations de la société civile de Kayes, les patentes payées par les compagnies minières reviennent aux collectivités. Elles sont distribuées à trois niveaux (commune, cercle, région), ajoute Abdoulaye Coulibaly, précisant que la commune se taille la part du lion. À titre d’exemple, certaines communes (Kéniéba et Sitakily) récupèrent plus d’un milliard de Fcfa par an, alors que les budgets d’autres communes n’atteignent même pas 6 millions de Fcfa, déplore-t-il.
Les sociétés minières interviennent dans plusieurs domaines de développement

C’est le même problème entre Kéniéba et Tabakoto où les véhicules de la mine empruntent la route nationale (Kéniéba-Kayes), comme tous les usagers. Les populations ne font qu’aspirer de la poussière à cause des activités directes ou indirectes de ces mines, selon lui.

Bandé Moussa SISSOKO
Amap-Kayes