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Mali: Interview avec Mady SIDIBE, jeune entrepreneur et promoteur du marché en ligne « Malimarket »

Dans le cadre de nos activités relatives à l’entrepreneuriat, une équipe de reportage de votre journal « la Réussite Mali » a rencontré pour vous, le leader d’une start-up malienne : Mady SIDIBE; il est le promoteur et le directeur général de la société de vente en ligne www.malimarket.org.

Journal la Réussite Mali: Pouvez-vous nous présenter malimarket ?

Mady SIDIBE : Malimarket est une société de vente en ligne  qui a vu le jour au Mali en 2015. Nous commercialisons des différentes catégories de produits, nous vendons des produits électroménagers, vestimentaires, cosmétiques, alimentaires etc. 

La société repose sur plusieurs volets d’activités :

  • le 1er volet, c’est la vente en ligne ;
  •  2e volet, nous sommes dans la publicité et la communication. Nous faisons la visibilité des sociétés de vente en ligne qui ont un site web  et une page de visibilité ;
  • Le 3e volet, c’est notre boutique physique. On gère toutes ces activités de façon parallèle. Nous avons aujourd’hui une boutique, nous avons également un entrepôt qui est sous forme de plateau, c’est à  dire que nous exposons nos  produits comme des fauteuils, des armoires et lits où des gens  peuvent se déplacer et voir les produits de grandes valeurs ;
  • Nous faisons également la monétique, nous avons des agences de transfert d’argent et des agences qui permettent de vendre  les crédits Isago. Nous faisons partie des masters avec Énergia. Nous sommes dans l’agrobusiness, notamment avec la société MBP qui est aujourd’hui la société leader de production et de distribution des melons types magnétisants. La société MBP fait la production. Nous récupérons des melons au champ et les distribuons avec les vendeurs de fruits dans le marché. Nous faisons tout cela sur internet, tout est digitalisé ;
  • Nous sommes dans l’import-export, notamment, on a importé des poissons fumés de Mopti pour les exporter vers la France. En France ce produit coûte cher et il y a la diaspora malienne qui est là-bas. Nous avons exporté des mangues au Ghana, en période de mangue, en Algérie et au Maroc, de la banane plantain qui est aujourd’hui très demandé par la diaspora malienne.
  • Nous avons des sous-agences qui sont géré par un business développeur. Malimarket est à Bamako, Ségou, Kayes et Mopti, 4 régions du Mali. En Afrique de l’ouest, nous avons Senegalmarket, Burkinamarket, Nigermarket, aujourd’hui nous appelons ceux-là des volets d’activités, parce que c’est des branches qui sont autonome à la filiale et au siège de Bamako.
  • Nous sommes dans l’évènementiel. Nous faisons les décorations de mariage, diner de mariage, tout ce qui est évènementiel ;
  • Nous sommes dans les envois de colis également.

Journal la Réussite Mali: quelles étaient vos motivations à la création de malimarket ?

Mady SIDIBE : Ma première motivation, c’est le gout pour l’entreprenariat. J’ai toujours voulu être dans le domaine de l’entreprenariat. Je viens d’une famille modeste, et j’ai des grands frères qui exerçaient dans l’entreprenariat, dans le BTP et moi j’ai pensé quand on me disait « entrepreneur » c’est tout de suite quelqu’un qui construit un bâtiment. Lorsque j’étais à Ecobank, j’ai remarqué que la plupart de mes collègues achetaient des choses en ligne sur Alibaba, Amazon mais  malheureusement, la livraison prenait beaucoup de temps. Donc je me suis dit, pourquoi ne pas créer la même chose ici ?  Un jour en allant au marché, je peux trouver sur place les produits que mes collègues veulent acheter sur Alibaba. C’est là que l’idée pour la vente en ligne  m’est venue.

Journal la réussite : aujourd’hui, il existe une dizaine de sociétés de vente en ligne au Mali, quel est votre particularité ?

Mady SIDIBE: les autres sociétés achètent des ventes. Nous, on a tout un département commercial. Comme vous avez remarqué, les dizaines de commerciaux qui sont dans l’autre salle, chacun a sa propre clientèle et sa propre Marketplace. En plus de cela, nous utilisons tous les réseaux sociaux comme Whatsapp, Facebook, site web etc. On a notre système, stratégie bien à nous, qui est adapté dans chaque pays. Nous commercialisons toutes les catégories de produits aussi alors que les autres sont limités sur quelques-unes seulement.

Journal la Réussite Mali: parlez-nous de votre modèle économique.

Mady SIDIBE : C’est très simple. Je me suis concentré sur la vente en ligne ; nous avons des fournisseurs auprès de qui nous sommes franchisés. Nous vendons nos produits au même prix que celui des fournisseurs. Chaque commercial a des objectifs et est sensé de générer un revenu. Toutes activités que nous faisons nous permettent de générer des revenus.

Journal la Réussite Mali: le numérique n’est pas encore assez développé au Mali, parlez-nous de votre chiffre d’affaires de ces dernières années.

 Mady Sidibé: ça fait déjà 7ans qu’on est là. J’ai commencé seul, puis 3 personnes  qui se sont ajoutées à moi. Nous étions dehors sous la pluie, mais aujourd’hui nous sommes là, pour dire que le e-commerce rapporte de l’argent. Même l’un des hommes les plus riches au monde est dans le e-commerce. Dans le cas du Mali, tu peux chercher des produits par exemple le remplacement des écrans de voiture. Au marché, tu ne vas pas en trouver. Alors que quand tu le cherches en ligne, tu vas en trouver. Le e-commerce est très rentable et ça facilite la vie des gens et ils commencent à en prendre de plus en plus goût. On arrive à gérer toutes nos charges, à investir et essaye d’aller challenger notre pays.

Journal la Réussite Mali: quel est le type de partenariat que vous faites ?

Mady SIDIBE : Nous faisons les partenariats avec les commerçants. Il y a des partenariats où nous sommes franchisés. Avec les sociétés de communication, nous sous-traitons certains marchés dans le domaine de la communication. Nous faisons des partenariats avec les sociétés de livraisons.

Journal la Réussite Mali: votre dernier mot ?

Mady SIDIBE : mon dernier mot, c’est un appel à l’aide, pas pour Malimarket, mais pour l’e-commerce au Mali. Je souhaiterais que l’Etat parvienne à structuration pour l’e-commerce. On nous dit toujours « conférence digital sur le numérique », c’est une affaire des banques. On nous appelle « les start-up ». Aujourd’hui quand tu pars à l’API-Mali, il n’y a pas de statut ou de registre de commerce dédié à l’e-commerce, quand j’ai créé Malimarket, on ne savait pas dans quelle catégorie on va nous mettre : commerce général ou prestation de service ? Les gens de l’impôt ne savent pas comment nous classer. Je demande à la jeunesse et à toutes personnes qui sont dans l’e-commerce, soyons honnêtes dans notre métier restons positives, soyons sincères avec les clients pour ne pas salir notre image.

Charles MESSE et Maria RAMAROSON