Point de presse sur le litige du patronat malien: Des propositions pour une sortie de crise à l’amiable
Des présidents des groupements professionnels et membres du patronat, aile Mamadou Sinsy COULIBALY ont rencontré la presse malienne, le jeudi 11 février 2021, au siège de la direction générale des assurances bleus, sous la direction du doyen et membres fondateur du bureau de patronat, Soya GOLFA. L’objectif visé était de proposer 3 solutions de sortie de crise, notamment un règlement par voie de justice, par voie de consensus ou par voie transitoire, qui aboutira à l’organisation d’une nouvelle élection, pour enfin designer un seul président à la tête du secteur privé malien.
Derrière ce bras de fer judiciaire dont le dénouement risque de prendre des années, le camp de Mamadou Sinsy COULIBALY y voit une main extérieure. Un lobby composé de politiciens, qui en veulent au président sortant, pour ses prises de position dans la lutte contre la corruption. C’est pourquoi selon eux, le linge sale doit se laver en famille.
Face à la presse malienne, la délégation des présidents des groupements professionnels ont d’abord justifié que leur partie est majoritaire, légale et possède la légitimité dans cette affaire. Toutefois, ils souhaitent un règlement à l’amiable.
Pour le doyen Soya GOLFA, le Mali traverse une crise institutionnelle et politique et le conseil national du patronat du Mali (CNPM), ne fait pas exception à la règle. « Il faut sauver le patronat, essayer de trouver un terrain d’entente pour mettre en place une transition sans Mamadou sinsy COULIBALY et sans Diadié dit Amadou SANKARE. La procédure judiciaire déjà enclenchée peut prendre encore du temps, il faut revenir à la table de négociation. Mais à défaut de trouver un compromis, la transition s’imposera» a conseillé Soya GOLFA.
Depuis sa création le 25 janvier 1980, le CNPM traverse sa première crise de leadership, avec deux présidents à sa tête.C’est au regard de ce bicéphalisme au sein de cette organisation, que certains présidents des groupements professionnels et présidents des conseils patronaux de régions, à qui appartiennent le pouvoir de décision souveraine au CNPM, ont décidé de mettre en place un comité de crise, qui se chargera de former les organes de la transition, pour une courte période.
Selon la présidente de l’association des agences de Voyages et de Tourisme du Mali, Mme CISSE Fatoumata KOUYATE, la crise du patronat complète d’autres crises existantes au Mali, notamment la crise de l’emploi, la crise économique… « Le patronat du Mali compte 39 groupements professionnels. 26 groupements sont du côté de Mamadou Sinsy COULIBALY, et les 13 groupements restants sont du côté de Diadié dit Amadou SANKARE. Malgré la rétraction de la grosse à Diadié dit Amadou SANGARE, lui et ses hommes continuent d’occuper illégalement les bureaux du patronat » a déploré Mme CISSE Fatoumata KOUYATE. Toute chose, qui a suscité des interrogations sur la passivité de l’Etat dans cette crise. Pour certains journalistes, cette crise a été bel et bien orchestrée délibérément, pour détruire le secteur privé, car le patronat a beaucoup dérangé les autorités politico administratives, pendant les 5 ans du mandat du président sortant. D’autres journalistes ont demandé, pourquoi alors ne pas choisir un endroit neutre, pour organiser cette conférence de presse ? Ce qui a fait dire au président du groupement professionnel des agences de Communication (GPAC), Sidi DAGNOKO, que désormais, les rencontres du genre se feront dans la salle de conférence du patronat, qui est une maison de tout le secteur privée malien, et non d’un camp.
A noter que la mise en place d’un Comité de Crise en guise d’organe dirigeant pour une période transitoire, a enregistré la nomination d’un seul membre, en la personne de son président Soya GOLFA, pour la simple raison qu’il est le seul doyen et membre fondateur du patronat en vie à ce jour.
Les autres étapes du processus seront entre autres, l’engagement des procédures administratives et juridiques nécessaires pour acter la mise en place d’une période transitoire au CNPM dont la durée sera fixée par l’AG ; la mise en place d’un comité de relecture des textes du CNPM ; l’organisation d’une Assemblée Générale de validation des nouveaux textes ; l’organisation d’une Assemblée Générale élective au terme de la transition.
Il s’agira donc pour les présidents des Groupements professionnels et des Conseils patronaux de région de prendre leur responsabilité face à l’histoire, de sauver leur instrument de travail, de préserver l’avenir pour ne pas handicaper les nouvelles générations d’entrepreneurs du Mali.
Charles MESSE