Mali: Interview avec les dirigeants du Réseau des Télécommunicants et Informaticiens (RTIM)
« Nous transformons nos propres idées en projet »
Le Réseau des Télécommunicants et Informaticiens au Mali (RTIM), est une association apolitique non lucrative. Il a été créé en avril 2014, par des étudiants professionnels et sympathisants de l’informatique et de la télécommunication. Son objectif principal est de vulgariser des outils informatiques et de promouvoir les branches de télécommunication et d’informatiques au Mali.
Une équipe de votre journal « La Réussite Mali» a rendu visite le jeudi 10 décembre 2020 dernier, aux membres du bureau de RTIM, notamment le président Issiaka DIARRA, le secrétaire général Souleymane TRAORE et le chargé de formation Bassirou TRAORE. C’était à l’ACI, au siège de MEDIASOFT.
Journal la Réussite Mali: Dites-nous monsieur le président, en quoi consiste concrètement votre rôle dans RTIM ?
Issiaka DIARRA: Mon rôle en grande ligne, c´est de trouver pour le compte de RTIM de bonnes relations, concevoir des plans de formations, des stratégies de développement, pour atteindre les objectifs et les buts, que nous nous sommes fixés au début à savoir la vulgarisation des outils informatiques. En résumé, je représente le RTIM partout où le besoin se fait sentir.
Journal la Réussite Mali: Parlez-nous alors des relations et des partenariats que vous avez pu nouer à travers votre leadership, et dites-nous quel est le poids de RTIM dans l´écosystème entreprenariat au Mali ?
Issiaka DIARRA: le RTIM existe depuis 2012 et a été reconnu officiellement en 2014. Nous avons fait des années d´activités à travers des partenariats avec des associations comme E-NET, le club des associations TIC, l’association malienne pour l’Initiation et la Sensibilisation aux Technologies de l’Information et de la Communication (AMISTIC), et l´ami des outils TIC.
Notre partenaire principal est l’Agence des Technologies de l’Information et de la Communication (AGETIC) sous le leadership duquel, toutes les associations TIC du Mali se sont regroupées, pour créer la coordination des Associations et Clubs TICs (CACTIC). C’est l´un de nos partenaires fidèles, parce qu’il faut que toutes les associations adhérent à cette corrélation, pour bénéficier par exemple des salles gratuitement à l´AGETIC, pour des formations. RTIM fera un programme de formation pour l´année 2021, par exemple sur le hacking avec l’appui de l´AGETIC. C´est cette relation que les partenaires officiels ont avec l´AGETIC à travers la coordination CACTIC qui est d’ailleurs présidée par un membre de RTIM. C’est pourquoi j’affirme que le RTIM pèse vraiment lourd aujourd´hui dans le milieu TIC malien.
Journal la Réussite Mali: Nous sommes en fin d´année, quel bilan peut-on faire de vos actions ?
Souleymane TRAORE: Le bilan de cette fin d´année, sera une année morose dû essentiellement au covid-19. Toutes nos formations ont été effectuées virtuellement. Egalement, nous pilotons un projet de promotion des startups innovantes, qui sont prêtes à œuvrer en période du covid-19 et nous aidons également les parties prenantes à s´approprier des TIC. Nous avons un bilan pas comme ceux des années précédentes, parce que très généralement, nos activités étaient en présentiel. Par exemple, chaque année, nous organisons une journée RTIM qui est dédiée à l´association réseau. C´est un réseau des informaticiens, mais il y a également des sympathisants qui en font partie. A travers ce réseau, on a l´habitude de faire beaucoup de nos activités. Nous sommes à Bamako, à Koutiala et à Ségou.
De ce fait, dans les jours à venir, nous allons continuer avec le bilan de tout le RTIM en général. A Bamako et à Ségou, l´axe de nos activités avaient accès aux universitaires, contrairement à Koutiala qui se limitaient au niveau secondaire, c´est à dire les lycées. Notre objectif de vouloir toucher tout le monde, d’où le slogan : « l´informatique pour tous ».
Journal la Réussite Mali: quel genre de collaboration avez-vous avec le groupe Famib ?
Souleymane TRAORE: Notre coordination est sollicitée par des structures de l’Etat, par des structures privées et des particuliers pour leurs activités. C’est ainsi que le groupe FAMIB a adressée des bourses de formations « BTS en entreprenariat ». On a demandé des volontaires comme moi de suivre cette formation qui est une formation virtuelle. Cela se passe sur la plateforme KINGUI VISIO conférence et cette formation s’est engagée de former les jeunes en entreprenariat pour les montages de projets, de pouvoir s’implanter dans le but de créer une entreprise, aider la communauté à s’épanouir et surtout d’également valoriser le domaine Tic. Quand il s’agit de nos apports, c’est-à-dire nos sources de financement, comme il avait souligné, nous transformons nos propres idées en projet.
Journal la Réussite Mali: Pouvez-vous nous parler du contenu de vos formations ?
Bassirou TRAORE: RTIM offre des formations adaptées aux professionnelles. En ce sens, nos formations en Word, ont pour but de montrer comment élaborer une demande professionnelle, les rapports, les thèses et faire la formation soit dans le domaine de la comptabilité ou dans le domaine de gestion de projet.
Depuis la création, nous avons déjà formé plus de 1 000 personnes dans différentes activités. L´entreprenariat numérique et le marketing digital. Les formateurs, nous avons formé à peu près 50 jeunes sur l´entreprenariat et marketing digital. Contrairement à l´année passée, la plupart de nos activités physiques ont été interrompu. Nous avons réalisé beaucoup d´activités virtuelles à travers les réseaux sociaux, c´est qui nous a emmenés à avoir moins de visibilité par rapport à l´année précédente.
Journal la Réussite Mali: Quelles sont les difficultés auxquelles vous faites face ?
Pour une formation qui coûte normalement 750 000 FCFA, RTIM le fait à un montant forfaitaire situé entre 2500F et 5000F ou gratuitement. Par exemple, quand on demande aux participants de payer 2 500 FCFA, pour une formation sur la sécurité, il y a des réticences et cela nous amène, à lancer difficilement cette formation qui couterait ailleurs 750 000 FCFA. Ça, c’est l’une des difficultés que nous rencontrons souvent. Ce tarif ne permet même pas de couvrir les frais de pause café, encore moins ceux de la formation. Il faut que les membres cotisent de l’argent, pour combler le vide. Parce que l’association n’a pas de partenaire qui finance. Il serait donc très difficile, de faire fonctionner celle-ci. L’autre difficulté est qu’au niveau des structures étatiques, l’association a beaucoup de difficultés à trouver de financement. Par exemple, quand nous avions organisé une formation de 100 ou 200 personnes en 2019, il n’y avait pas de structure étatique qui a déboursé beaucoup d’argent. Former 100 personnes de façon gratuite, l’Etat devrait prendre cela en charge. Malheureusement nous sommes confrontés à ces genres de situations.
Propos recueillis par Charles MESSE et Maria RAMAROSON