Mali: Les Banques et Etablissements financiers n’ont pas assuré le service minimum
Décrétée par l’union nationale des Travailleurs du Mali (UNTM), depuis mercredi 18 novembre 2020, et ce jusqu’au vendredi dernier, cette grève de 72 heures avec pour mot d’ordre, la cessation des activités, a vu le mouvement globalement suivi avec un service minimum assuré. Toutefois certains syndicats notamment le syndicat national des Banques et Établissements Financiers du Mali (SYNABEF), n’ont pas assuré le service minimum.
L’union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) a décrété, ce mercredi, une grève de 72 heures allant du 18 au 20 novembre 2020. La centrale syndicale a posé sur la table du gouvernement des doléances sur 11 points de revendication dont, entre autres, l’harmonisation des grilles salariales, la rémunération à travail égal, valeur égale à travers des grilles uniques par catégorie. Si globalement le mot d’ordre a été suivi avec un service minimum assuré, force est de reconnaître quel’une des plus grandes composantes de la centrale syndicale, notamment le syndicat national des Banques et Établissements Financiers du Mali (SYNABEF), n’ont pas assuré le service minimum. Ce qui a vraiment augmenté la souffrance des populations.
En effet, après l’annonce du décret de l’union nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) , le syndicat national des Banques et Établissements Financiers du Mali (SYNABEF) est monté au créneau le mardi 17 novembre 2020, aux environs de 14 heures, pour affirmer au travers d’un communiqué, sa détermination à suivre à la lettre le mot d’ordre de grève lancé par l’UNTM. Ce qui a poussé les clients à accourir vers les banques pour s’approvisionner, étant donné que le service minimum ne sera pas assuré pendant la période d’arrêt de travail. Nous sommes devant l’une des agences de banques affiliées au syndicat national des Banques et Établissements Financiers du Mali (SYNABEF), en face d’une dame totalement abattue « Je préfère garder l’anonymat, mais je suis vraiment déçue. Car, il est difficile pour moi de récupérer mon propre argent, que j’ai déposé moi-même. Depuis 7 heures, je suis ici et les rangs ne bougent apparemment pas » a lancé désespérément notre interlocutrice qui a préféré garder l’anonymat.
« Moi, je suis Harouna TOURE, j’ai appris qu’il y aura grève de 3 jours de l’UNTM et le syndicat national des Banques et Établissements Financiers du Mali (SYNABEF) refuse d’assurer le service minimum. C’est dommage » a déploré l’opérateur économique Harouna TOURE.
Signalons que la fermeture des banques a marqué un coup dur dans l’activité de plusieurs personnes. Le fait que les dépôts, les retraits et autres activités bancaires soient suspendus pendant 3 jours sans service minimum, durant la durée de la grève, a certainement causé d’énormes dégâts, lorsqu’on sait que tout le monde a besoin d’argent au quotidien, pour se soigner, se nourrir ou effectuer des achats.
Dés mercredi matin, la ville de Bamako était totalement paralysée. La circulation semble plus fluide avec moins de véhicules. Dans certains services publics, les portails sont fermés. À la cité administrative, plusieurs voitures et motos sont visibles dans les parkings. Il y a aussi du mouvement dans la cour et une partie du personnel administratif est perceptible. Ailleurs ça travaille « Nous sommes au travail comme vous pouvez le constater. Bien sûr, avec ce mot d’ordre de grève de la principale centrale certains travailleurs ont assuré un service minimum. Mais, le personnel nommé par décret n’est pas concerné, donc nous travaillons », a rassuré un responsable de la direction de l’Energie du Mali (EDM).
Un responsable de l’UNTM, Abdoulaye FOFANA exprime sa satisfaction par rapport à l’effectivité de la grève. « Dès le premier jour, nous avons constaté que le mot d’ordre est observé, dans toutes les grandes administrations en dehors du service minimum qui est assuré », s’est réjoui Abdoulaye FOFANA, membre du bureau exécutif de l’UNTM. Selon lui, la grève est observée dans toutes les régions selon les informations qui leur sont remontées par les bases. A en croire Abdoulaye FOFANA, les pourparlers avec le gouvernement, se situent sur le principal point de blocage au niveau des six (6) des revendications, notamment l’harmonisation des grilles salariales dans la fonction publique.
A noter que l’union nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) est la plus grande et la plus ancienne centrale syndicale du Mali. Elle regroupe des syndicats dont les secteurs d’activités font partie du quotidien des populations. Du secteur des transports, en passant par celui de la santé, de l’éducation, de la communication et surtout des finances, tous les secteurs d’activités sont réunis au sein de l’UNTM.
Gloria MAIGA