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Mali :Les prises d’otages sont devenues de véritables business

L’hôtel Sheraton de Bamako a servi  de cadre le jeudi 5 novembre 2020, à deux grands panels de haut niveau. Le premier a porté sur le thème: « le sahel et ses otages», tandis que le second panel est intitulé: « faut-il payer des rançons aux ravisseurs?». Ces panels ont été organisés par  le bimensuel la Lettre confidentielle du Mali et Caïlcédrat GROUP Think Tank indépendant et panafricain.  

Le premier panel dont le thème est: « le sahel et ses otages», a enregistré des débats de qualité, faits par l’ancien premier ministre du Mali, Soumeylou Boubèye MAÏGA, l’ancien ambassadeur du Mali, Mohamed Mahmoud El OUMRANY, les journalistes Isselmou SAHILI de la Mauritanie et Ibrahim DIALLO du Niger,  avec comme modérateur, le journaliste Serge Daniel du Mali.

Le second panel intitulé : « faut-il payer des rançons aux ravisseurs ? » était développé par les journalistes Serge DANIEL, Sékou TANGARA du Mali, Isselmou SAHILI de la Mauritanie, Ibrahim DIALLO du Niger, avec comme modérateur, Alexis KALEMBRY. On notait également la présence du communicateur Burkinabé, Romuald NASSOURI et de nombreuses autres personnalités.

Il ressort des débats que le Sahel est devenu la passerelle idéale pour les trafics de tout genre. Un moment, c’étaient les produits alimentaires, la cigarette inclue et maintenant, c’est la drogue et le trafic humain qui rapportent beaucoup d’argent.  La cause en est que les pays du sahel sont dans des modèles de gouvernance qui ont atteint leurs limites.  Au début, c’était la cigarette. Mais après, la drogue s’est substituée à la cigarette. Les parties sahéliennes de nos pays, n’ont que l’économie de trafic qui s’est criminalisée petit à petit. La prise d’otage continue et prend de l’ampleur dans le sahel parce qu’il n’y a pas suffisamment de présence étatique, mais aussi, les ravisseurs (jihadistes, terroristes) veulent se faire de l’argent et de la notoriété. Selon les panelistes, environ 80 personnes ont été enlevées et 24 milliards de FCFA ont été payés comme rançon entre 2003 et 2020 dans le Sahel.

À la question de savoir s’il faut négocier avec les terroristes pour libérer les otages, les avis ont divergé: Pour certains, on n’a pas le choix que de payer des rançons aux ravisseurs, afin d’obtenir la libération des otages, surtout que presque tous les pays à l’exception des Etats-Unis, ont payé au moins une fois des rançons pour la libération de leurs otages. Pour d’autres,  payer des rançons à ces gens, c’est de leur donner de l’appétit insatiable. Si on continue à payer la rançon, ils vont continuer avec les enlèvements.

Espérons que les perspectives proposées par les débatteurs à savoir la  mise en œuvre des actions synchronisées sur le plan militaire, de la gouvernance et du développement seront prises en compte.

Charles MESSE