Le journal d'information sur les Entreprises et Projets réussis en Afrique

BUSINESS

Mali: La CCIM a initié un échange sur conditions d’accès au fonds de garantie et au fonds covid-19

La Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM) a organisé ce jeudi 22 octobre 2020 à l’hôtel Sheraton, une journée d’informations sur le Fonds de Garantie pour le Secteur Privé (FGSP-SA). Cette initiative vise à expliquer de façon générale aux opérateurs économiques du Mali, les conditions d’accès de ce fonds de garantie et de façon spécifique, celles du fonds COVID-19. Cette rencontre a été  présidée par le représentant du ministre de l’Industrie du Commerce et de la promotion des Investissements, Drissa BERTHE, en présence du président de la chambre de commerce et d’industrie du Mali, Youssouf BATHILY, des banquiers et des opérateurs économiques.

Tout d’abord, le représentant du ministre de l’Industrie, du Commerce et de la promotion des Investissements, Drissa BERTHE,  non moins secrétaire général du département a félicité les initiateurs de cet événement,  compte tenu de son importance pour le secteur privé malien. Selon lui, le manque de financement est un problème au Mali. C’est pourquoi il dira que la création du Fonds de Garantie pour le Secteur Privé (FGSP-SA) et le mécanisme de soutien au secteur privé qu’il loge sont tous porteurs de projets économiques.

Pour le président de la chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM) Youssouf BATHILY, cette journée permettra aux opérateurs économiques de découvrir d’autres sources de financement d’entreprises. Pour lui, le Fonds de Garantie pour le Secteur Privé (FGSP-SA)  est une structure méconnue de beaucoup d’entrepreneurs maliens « cette structure permettra aux entreprises privées d’avoir accès aux prêts bancaires qui posent beaucoup de problèmes aux entreprises en ce qui concerne les conditions d’accès », a indiqué youssouf BATHILY, avant de remercier le gouvernement du Mali pour ce beau geste en faveur du secteur privé malien en cette période de la pandémie de COVID-19.

La situation qui prévaut au Mali laisse fortement à désirer. En effet, en fait de tissu industriel, notre pays dispose surtout d’une multitude de PME-PMI qui se sont installées dans des secteurs assez variés, mais qui sont indiscutablement handicapées par leur taille et par le caractère informel de leur activité. A qui la faute si les entreprises maliennes ont du mal à se donner une envergure intéressante ? Aux établissements financiers, répondent sans hésiter les dirigeants des PME-PMI pour qui la culture de la prise de risque est totalement inconnue chez les banquiers maliens. Aux entreprises elles-mêmes, rétorquent les bailleurs de crédit qui pointent du doigt la gestion opaque des PME-PMI et leur mode de fonctionnement artisanal.

Pour  le directeur général adjoint Tidiane DIARRA, l’existence d’un Fonds de garantie pour le secteur privé (FGSP) vient mettre fin à cette polémique. Le mécanisme présente un triple avantage. Il donne aux PMI-PME maliennes une chance de grandir et de sortir du statut de semi-informelles dans lequel elles végètent. Il réduit notablement les risques qu’encouraient les banques prêtes à investir dans ces entreprises. Il apportera à l’Etat des ressources fiscales supplémentaires que lui paieront les entrepreneurs ayant choisi d’opérer selon les règles de l’art.

Selon lui, l’objet du FGSP est de garantir partiellement les banques et établissements financiers pour des crédits accordés à des PME-PMI et à des institutions financières décentralisées relevant du secteur privé. Les crédits à court terme (crédits de campagne, besoins en fonds de roulement) côtoieront ceux destinés à la création, la modernisation et l’extension des activités des entreprises. En apportant plus de solutions aux banques en termes de couverture partielle des risques liés à l’octroi de concours aux PME-PMI, le Fonds offrira dans le même temps plus d’opportunités à ces dernières dans le financement de leur implantation, leur développement et leur modernisation. « La garantie accordée à la banque partenaire sera à hauteur de 50% maximum du montant du financement accordée aux promoteurs. Le financement éligible est fixé entre 10 à 500 millions de FCFA 

Par ailleurs, la pandémie qui sévit actuellement a amené les dirigeants du monde entier à prendre un certain nombres de mesures pour non seulement limiter sa propagation mais aussi et surtout aider les populations confinées et les entreprises en difficultés à faire face à cette période difficile. C’est dans ce cadre que l’Etat malien a mis 20 milliards de FCFA à la disposition du Fonds de Garantie du Secteur Privé (FGSP SA) pour soutenir l’économie nationale en cette période de crise mondiale.

En répondant aux questions des participants, le Directeur Général du FGSP Moustapha Adrien SARR, a expliqué que cette mise à disposition n’est ni un don ni une subvention. Les fonds dont la gestion est ainsi confiée au FGSP-SA, sont appelés un jour ou l’autre à être remboursés. Dans cette optique, l’institution que nous représentons se doit de les engager d’une façon bien précise et dans des conditions limitativement indiquées. Ceci voudrait également dire que le FGSP-SA devra rendre compte, de la façon la plus détaillée possible, tant de la justification comptable de son utilisation que de la pertinence économique et financière des choix opérés. Selon lui, les fonds alloués visent à soutenir les entreprises privées (PME-PMI, quelques grandes entreprises) et les institutions de micro-finance dans leur relation de financement. Et qui parle de relation de financement réfère nécessairement aux banques. Il s’agira donc, via des conditions d’intervention suffisamment souples et peu couteuses, de favoriser par le biais de la garantie, le financement de ces acteurs en souffrance. Le mécanisme d’intervention envisagé nécessite donc une relation tripartite Banques/Acteurs en besoin de financement et FGSP dans une synergie qu’il faut nécessairement et efficacement mettre en œuvre.

Les secteurs concernés sont, entre autres l’hôtellerie ; le transport ; le tourisme ; l’exportation de fruits de saison (la mangue notamment) ; la micro finance ; et de façon générale, toutes les entités ayant une forte corrélation avec les secteurs ci-dessus. Cette mise à disposition viendrait mécaniquement multiplier par deux (2) les capacités d’intervention du FGSP-SA. Concrètement, en tenant compte de la particularité de  son activité et de ses limites de risque, le FGSP-SA est aujourd’hui en capacité de faire mobiliser un financement total de 170 milliards de FCFA. Et, sur la base des prévisions moyennes, ces financements pourraient bénéficier à 3.500 entreprises et SFD et permettre la sauvegarde d’environ 20.000 emplois.

Joseph SISSOKO