LeadershipOrganisation professionnelle

PCC-Mali et les Cotonculteurs

C’est au travers d’un point de presse, que la plateforme contre la corruption et le chômage au Mali  (PCC-Mali) et les membres de la confédération des sociétés coopératives des producteurs de coton au Mali (CSCPCM), sont montés au créneau le vendredi 17 octobre 2020, pour dénoncer l’illégalité totale dans laquelle le bureau sortant de la confédération des sociétés coopératives des producteurs de coton au Mali (CSCPCM), continue de fonctionner contre les intérêts de membres de ce groupement.

Organisée par la plateforme contre la corruption et le chômage au Mali  (PCC-Mali) à son siège sis à l’ACI, cette rencontre a pour but de dénoncer l’implication du bureau sortant de la confédération des sociétés coopérative des producteurs de coton au Mali (CSCPCM), aux faits de corruption et de détournements reprochés à Bakary TOGOLA et ses complices. Le président de la plateforme contre la corruption et le chômage au Mali  (PCC-Mali), clément Mamadou DEMBELE a indiqué que la situation actuelle de la confédération des sociétés coopératives des producteurs de coton au Mali (CSCPCM), exige la mise en place d’un bureau transitoire composé des paysans honnêtes et intègres. Selon lui, elle s’impose dans le cadre de la lutte contre la corruption et l’impunité proclamée par le président de la République, comme gage de cette transition politique au Mali. Le président de la plateforme contre la corruption et le chômage au Mali  (PCC-Mali), clément Mamadou DEMBELE conclu en disant qu’un bureau de transition doit rapidement être mis en place, pour organiser les prochaines élections dans la transparence et l’équité.

Pour les membres du bureau de la confédération des sociétés coopératives des producteurs de coton au Mali (CSCPCM) présents à ce point de presse, le renouvellement du bureau sortant du CSCPCM, devraient avoir lieu depuis mars 2019. Cependant les présents membres du bureau sortant sont toujours en exercice, malgré la fin de leur mandat, contrairement à la loi et aux règlements intérieurs de la confédération.

À rappeler que les producteurs de coton au Mali sont confrontés à d’énormes difficultés cette année. Sur une prévision initiale de 810.000 hectares, moins de 200.000 ha sont consacrés au coton. Le manque à gagner peut être estimé à plusieurs dizaines de milliards de FCFA. Beaucoup de producteurs ont boycotté massivement la culture du coton.

Selon les explications du PDG de la compagnie malienne du développement du Textile (CMDT), Pr Baba BERTHE, les acteurs de la filière à savoir les producteurs, la CMDT, l’OHVN se sont mis d’accord pour transférer la subvention de l’engrais au coton graine. C’est-à-dire le prix d’achat du coton graine plus le bonus. Le niveau du bonus dépend de la somme que l’Etat met à la disposition des cotonculteurs pour subventionner la filière. Le montant qui était indiqué dans le plan de campagne pour appuyer les cotonculteurs, ce montant était de dix milliards qui, rapportés sur une production de 700 000 tonnes, donnaient environ 15 FCFA/kg. Ce bonus a été ajouté au prix du coton pour donner 215 FCFA/kg. La subvention étant transférée sur le prix d’achat du coton, alors les engrais devraient être cédés à leur prix coûtant.

Quand les paysans ont vu cela, premièrement, ils ont fait une comparaison par rapport à ce qu’ils ont gagné l’année dernière pour la campagne précédente 2019-2020. Ils avaient reçu par kilo 275 FCFA. Parallèlement, l’engrais leur a été cédé à 11.000 FCFA. Cette année, ils se disent qu’ils vont recevoir pour chaque kg de graine vendu 200 FCFA plus 15 FCFA correspondant à la subvention de l’état. Cela fait 215 FCFA mais corrélativement, l’engrais leur serait cédé à son prix coûtant.

C’est là que ça a commencé à grincer. Deuxièmement, ils ont vu qu’au Burkina Faso, il y a eu un prix de base fixé à 240 FCFA et parallèlement, l’engrais était cédé aux producteurs burkinabé à 14.000 FCFA contre un peu plus de 18.400 FCFA dans notre cas pour le complexe et quelque 16.000 FCFA l’urée. Ils ont dit qu’habituellement, les conditions du producteur malien sont plus favorables que celles du burkinabé et donc ils ont dit qu’ils ne feront pas de coton parce qu’ils ne gagnent pas.

À ces points évoqués cités plus haut s’ajoutent l’influence des élections législatives et le mouvement de renouvellement des organes des sociétés coopératives qui ont aussi fait que nous sommes à un niveau de réalisation très faible cette année.

Joseph SISSOKO