Mali : Journée de l’industrialisation de l’Afrique : Positionner les industries en première ligne
La 25è session de
la Conférence des chefs d’État et de gouvernement des États membres de l’Union
africaine (UA), tenue en juillet 1989 en Ethiopie, a déclaré le 20 novembre
Journée de l’industrialisation de l’Afrique (JIA). Cette date a été entérinée
le 22 décembre de la même année par l’Assemblée générale des Nations
unies. Le Mali en tant que membre fondateur de l’Union africaine (UA) a, à
travers le ministère de l’Industrie et du Commerce, célébré la JIA, hier dans
un hôtel de la place. La cérémonie d’ouverture, qui s’est déroulée au Conseil
national du patronat du Mali (CNPM), a été présidée par Mme MAÏGA Mariam MAÏGA,
conseillère technique audit département. C’était en présence du 2è
vice-président de l’Organisation patronale des industries (OPI), Boubacar
Badian SANGARE, du représentant résident de la CEDEAO au Mali, Hamidou BOLY, de
la représentante pays de l’Organisation des Nations unies pour le développement
industriel (ONUDI), Mme Traoré Haby Sow, et de nombreux acteurs du secteur
privé malien.
Cette journée
offre généralement l’occasion aux acteurs économiques de nos pays d’échanger
sur une thématique d’actualité intéressant la vie de la nation. Le thème choisi
cette année à cet effet est «Positionner l’industrie africaine pour
approvisionner le marché de l’accord de libre-échange continental (ZLEC)». L’objectif
visé en initiant cette conférence était alors d’informer et sensibiliser les
décideurs, les partenaires techniques et financiers, le secteur privé et les
consommateurs sur la ZLEC. Cela en leur expliquant les objectifs, les enjeux et
les défis liés à l’entrée en vigueur de cet accord de libre échange
intra-africain.
Les recommandations et suggestions issues de ce forum permettront au secteur
privé malien de tirer davantage profit des avantages de la ZLEC, lorsqu’elle
sera complètement opérationnelle. 4 À 5% DU PIB- Rappelons que présentement 54
pays africains ont signé la ZLEC et 28 d’entre eux l’ont ratifiée. Une fois
opérationnelle, elle deviendra la plus vaste zone de libre-échange du monde,
s’est réjouie la conseillère technique au ministère de l’Industrie et du
Commerce.
Le volume du commerce intra-africain sera en hausse et nos produits seront
compétitifs, car cette situation va pousser les entreprises africaines,
notamment maliennes à produire des produits de qualité à des prix acceptables,
a affirmé Mme MAÏGA Mariam MAÏGA.
Pour ce qui est de notre pays, il pourra, malgré la situation sécuritaire
précaire, relever les défis de l’industrialisation grâce à ses ressources
naturelles, a souligné la conseillère technique. Ces efforts se feront, selon
elle, aussi avec le concours du secteur privé national. Pour profiter de la
ZLEC, la transformation sur place de nos matières premières, notamment
agricoles s’impose, a affirmé Mme MAÏGA Mariam MAÏGA. Avant de rappeler que le
Salon «Made In Mali» se tiendra le 28 novembre prochain au Parc des expositions
de Bamako. Le SMIM 2019 aura comme thème : «Problématique des zones
industrielles et les perspectives», a-t-elle informé.
Le 2è vice-président de l’Organisation patronale des industries (OPI) s’est
penché sur les barrières qui, selon lui, freinent l’industrialisation du Mali.
Boubacar Badian SANGARE a, entre autres, cité «la contre-performance» des
textes de la CEDEAO et de l’UEMOA, l’absence de diversification de l’économie
malienne, la fraude, la concurrence déloyale et la mauvaise gouvernance.
D’après lui, le secteur privé ne représente que 4 à 5% du produit intérieur
brut du Mali. Face à ces défis, le 2è vice-président de l’OPI propose l’adoption
de mesures urgentes visant à aider le secteur privé malien à mieux s’épanouir.
Ces dispositions doivent, à en croire Boubacar Badian SANGARE, faciliter
l’octroi de crédit bancaire à faible taux d’intérêt.
Chose qui va augmenter l’épargne bancaire national, pense-t-il. Une épargne
qui, selon le représentant du secteur privé, servira de levier au financement
des secteurs stratégiques comme l’agriculture.
En réponse, le représentant résident de la CEDEAO au Mali a fait savoir
que l’institution régionale se bat pour intégrer les pays de la Communauté.
Pour étayer ses propos, Hamidou Boly a fait allusion à des textes
communautaires en projet visant à alléger les tracasseries routières au sein de
la CEDEAO.
Amadou B. MAÏGA