Mali: Vers l’implication de la société civile dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme
Le grand hôtel de Bamako a servi de cadre du 25 au 27 septembre 2019 à l’atelier régional de sensibilisation sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT) à l’intention des organisations de la société civile (OSC) de l’Afrique de l’Ouest. La cérémonie d’ouverture de cette rencontre a vu la participation du secrétaire général du ministère de la Justice et des Droits de l’homme Sombé THERA, représentant le ministre de tutelle, du représentant du ministre délégué auprès du ministre de l’économie et des finances, chargé du budget souahibou DIABY, du président de la CENTIF Marimpa SAMOURA, et du représentant du président du Groupe Intergouvernemental d’Action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’ouest (GIABA) Alphousseyni DIAMANKA.
Cet atelier vise à sensibiliser la société civile sur les questions de LBC/FT dans la sous-région; à les amener à comprendre leurs rôles d’acteurs non étatiques impliqués dans la lutte de tous les fléaux dont souffrent les sociétés africaines; à faire de la promotion du réseautage entre les branches sous régionales, aux fins de partage d’expériences et de connaissances relatives à la LBC/FT; et à renforcer leurs capacités, afin de s’approprier de la lutte contre ces deux fléaux.
Pour le représentant du ministre de la Justice et des Droits de l’homme, Sombé THERA, la société civile doit occuper une place d’avant-garde dans le dispositif national de traque de ce phénomène criminel. Selon lui, une récente étude du FMI indique que l’immobilier et biens d’autres secteurs au Mali, semblent être actuellement les canaux les plus à risque de blanchiment des produits des crimes économiques et financiers. « Cependant le dispositif de lutte contre le LBC/FT soumet une catégorie importante de la société civile aux obligations qui incombent à tous les assujettis lorsqu’ils effectuent des transactions pour leurs clients» a souligné le secrétaire général du ministère de la Justice et des Droits de l’homme Sombé THERA.
Le président de la CENTIF Marimpa SAMOURA, non moins correspondant national du GIABA au Mali, a indiqué que la criminalité organisée prend des proportions inquiétantes, et n’épargne aucun pays. Selon lui, le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme ont un impact de plus en plus négatif tant sur la réputation, la solidité et l’intégrité des institutions financières, que sur l’ordre public, et la paix sociale. « Ils détruisent les fondements de l’Etat et compromettent toutes les perspectives de développement » a précisé Marimpa SAMOURA.
Pour sa part Alphousseyni DIAMANKA, représentant le directeur général du GIABA, Aba KIMELABALOU, a rappelé que le Groupe Intergouvernemental d’Actions contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA), a été mise en place par la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, pour protéger les économies de ses Etats membres contre les abus économiques et financiers, et contre le blanchiment du produits du crime. « l’attente de GIABA est de trouver au sortir de cet atelier le réseau des différentes organisations, un soutien sans faille à ces initiatives régionales pour la mise en place aux sein des Etats membres, de dispositifs de LBC/FT robustes et efficaces conformes aux normes et standards internationaux, gage d’un environnement plus propice à l’investissement » a précisé Alphousseyni DIAMANKA
Notons que les principaux thèmes du séminaire portent sur les tendances du BC/FT dans la région ; l’aperçu des initiatives régionales de LBC/FT et le mandat du GIABA ; le rôle des OSC dans la lutte contre le BC/FT dans la sous région ; les formes d’assistance technique pour les OSC dans le domaine de la LBC/FT et la définition de stratégies visant à mettre en place un réseau robuste d’OSC de l’Afrique de l’Ouest, engagées dans la LBC/FT, entre autres. La formation sera dispensée par des experts techniques et des formateurs du GIABA et intégrera des présentations, études de cas, travaux de groupe et séances de partage.
Philippe Charles le Bon MESSE