250 milliards de FCFA de manque à gagner chaque année pour le Mali du fait de la corruption
Pour le deuxième vendredi consécutif, la Plate-forme de lutte contre la corruption et le chômage (PCC) a organisé un sit-in, ce vendredi 21 juin 2019, devant l’Office central de lutte contre l’Enrichissement Illicite (OCLEI), près de la place CAN. Plusieurs personnes parmi les quelles des jeunes étudiants, des diplômés sans emploi, des chefs d’entreprises, des acteurs du secteur privé sont sortis massivement pour accorder leur violon à cet événement, compte tenu de l’importance de l’ordre du jour. C’était sous la conduite du président de la PCC Pr. Clément DEMBELE, en présence du président du CNPM Mamadou Sinsy COULIBALY.
Ce sit-in a pour but, d’exiger la déclaration des biens de 8000 fonctionnaires maliens, conformément à la loi contre l’enrichissement illicite promulguée par le président de la République Ibrahim Boubacar KEITA, le 27 mai 2014.
Au Mali, la corruption devient de plus en plus un fléau qui gangrène tous les secteurs d’activités ; qu’ils soient publics ou privés, jusqu’à occasionner chaque année une perte énorme de 250 milliards de FCFA. Dans cette circonstance, lutter contre ce phénomène n’est pas un jeu d’enfant. C’est pourquoi les acteurs de cette plateforme ne se sont pas lancés dans des improvisations pour aller à l’encontre de ce mal. Ils ont donc pris le temps de planifier ce combat de manière stratégique et en prenant à témoin, la loi et le peuple malien.
Le manifeste déposé à l’OCLEI ce jour, stipule qu’en république du Mali, la loi numéro 2014- 015 du 27 mai 2014 portant prévention et répression de l’enrichissement illicite, définit les régimes de prévention et de répression de l’enrichissement illicite. La prévention de l’enrichissement illicite fait obligation à toute personne physique civile ou militaire, dépositaire de l’autorité publique, chargée du service public même occasionnellement ou investie d’un mandat électif, toute personne agissant au nom et pour le compte de la puissance publique, avec le moyen de l’État ou les ressources publiques, de déclarer ses biens avant d’entrée en fonction et de mettre à jour la déclaration durant le service. Ce même texte prévoit que toute « personne assujettie à la déclaration des biens qui refuse ou s’abstient de se libérer de cette obligation, dans le délai imparti, sera sanctionnée de la révocation ou de la déchéance immédiate ».
La plateforme indique que jusqu’à ce jour, les 8000 personnes, dépositaires de l’autorité publique et ayant pouvoir d’engager l’État, refusent de se soumettre a cette obligation.
Pour Clément DEMBELE, avec une véritable volonté politique, on peut bien lutter contre la corruption qui est loin d’être une fatalité. « Donc nous exigeons tout de suite et maintenant que l’OCLEI, procède à l’application de cette loi relative à la déclaration des biens par les élus, les fonctionnaires, les responsables d’institution, des représentants de l’Etat et toutes autres catégories concernée » a martelé le président de la PCC, qui fait constaté que 250 milliards CFA sont détournés annuellement au Mali du fait de la corruption et la délinquance financière. Selon les explications du professeur, si ce montant n’étaient pas détournés, serviraient à créer, en une année, en République du Mali: 250 écoles, pour 720 élèves permettant de scolariser, 900000 enfants notamment les filles ; 1785 centre de santé, pour 10000 patients, permettant d’assurer la prise en charge de 17850000 patients ; 70000 emplois rémunérés en moyenne à 297619 CFA, soit 350000 emplois en 5ans.
A son tour, le président du conseil national du Patronat du Mali, Mamadou Sinsy COULIBALY a réitéré son soutien à la plate-forme pour son combat de lutte contre la corruption et invite la jeunesse à mener cette lutte. « Nous soutenons cette lutte parce que notre survit en dépend, elle nous concerne tous surtout, vous les jeunes ont vous soutiendra par la logistique par les idées nouvelles pour que l’avenir soit meilleur » a souligné le président Mamadou Sinsy COULIBALY pour qui, la PCC est un instrument sur lequel on peut s’appuyer pour lutter contre la corruption.
Joseph SISSOKO