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Mali :Sommet des investisseurs d’Afrique francophone pour le financement des start-up

le ministre de l’Economie numérique et de la Communication, Arouna Modibo TOURE

Cette rencontre de haut niveau fait de Bamako, la capitale de l’Afrique francophone en matière de projets numériques. Elle  a réuni du 28 au 29 mars 2019 à l’Hôtel Salam de Bamako, des investisseurs, des entrepreneurs, des porteurs de projets, des incubateurs et des institutions financières de plusieurs pays francophones. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le ministre de l’Economie numérique et de la Communication, Arouna Modibo TOURE. On notait à ses côtés, ses homologues de  la culture, Mme N’DIAYE Ramatoulaye DIALLO, et du développement industriel et de la promotion des investissements, Moulaye Ahmed BOUBACAR. Cette première édition du sommet des investisseurs d’Afrique francophone a été placée sous le thème: « Le numérique au cœur d’une Afrique francophone dynamique ».Ce sommet de deux jours qui réunit plus d’une centaine de participants venus d’Afrique et d’ailleurs, est une réponse éloquente aux différents défis du financement de l’écosystème entrepreneurial de la sous-région. Pour de nombreux jeunes africains, l’activité entrepreneuriale est le seul point d’accès au marché du travail. Cependant, seule une petite partie des jeunes entrepreneurs est en mesure de traduire l’esprit d’entreprise en avantages substantiels et en création d’emplois.

Le but de ce premier sommet est de réfléchir avec les différents acteurs sur les mesures à prendre en matière de distribution des investissements entre les start-ups d’Afrique Francophone. Cette cérémonie réunit pratiquement toute la sous-région à Bamako ainsi que des membres du gouvernement pour appuyer cette première session. Les start-ups présentes ont formulé le vœu ardent du transfert des capitaux pour permettre le développement des start-ups en Afrique Francophone.

Dans son intervention, la directrice de la Francophonie numérique, HaryANDRIAMBOAVONJY, représentant la secrétaire générale de la Francophonie, Louis MUSHIKAWABO, a laissé entendre que la tenue de cette première session au Mali  fait de ce pays le cœur de l’entrepreneuriat en Afrique Francophone. Selon elle,  le numérique est une passion pour des millions de jeunes et de femmes, c’est pourquoi la francophonie encourage la créativité numérique.

Pour la co-fondatrice de Brightmore capital (fonds régional opérant en Afrique francophone)  N’Dèye THIAW, cet évènement constitue l’aboutissement de plusieurs échanges et réflexions depuis trois années. Pour elle, les start-ups en Afrique ont du mal à obtenir le soutien financier dont elles ont besoin pour se développer. « Ces entreprises sont souvent jeunes et disposent de ressources financières et humaines minimales pour réaliser leur potentiel. Ces entreprises sont souvent perçues comme un segment particulièrement risqué et difficile à servir en raison de leur historique limité, de leur taux d’échec élevé, de leur faible niveau de garantie et de leurs coûts de transaction élevés » a-t-elledéploré. La co-fondatrice de Brightmore capital  ajoute que « Elles ont dépassé le stade de financement par la microfinance, mais n’ont pas encore accès à des services financiers classiques ».

Quant au ministre de l’Economie numérique et de la Communication, Arouna Modibo TOURE, il dira que le numérique revêt, de nos jours, une importante stratégie.  Selon lui, il est devenu à force de s’imposer et de révolutionner notre ère, le dénominateur commun de tous les secteurs du développement socio-économique. « Sous l’impulsion et la vision du président de la République, Ibrahim Boubacar KEÏTA, le Mali mène une politique de développement du secteur du numérique qui s’articule autour de la mise en place d’un écosystème propice à son essor » s’est réjoui Arouna Modibo TOURE.

Le ministre TOURE poursuit en disant que c’est dans ce cadre que son département a initié avec l’appui du groupe de la Banque mondiale et de l’ensemble des acteurs de l’écosystème entrepreneurial numérique, un projet de loi visant à mettre en place un cadre réglementaire et juridique pouvant contribuer au développement des start-ups et des incubateurs.Le ministre de l’Economie numérique et de la Communication ajoutera ensuite que cette loi vise à mettre en place un cadre novateur qui s’appuie sur les leviers du numérique et de la technologie pour promouvoir le développement et l’épanouissement du groupe cible d’une part et de la population en général, d’autre part.

Pour le chef du département de l’Economie numérique, les start-ups sont devenues indiscutablement un modèle économique nouveau, original et porteur dans nos pays pour réellement un besoin en vue de relever les défis du développement. Elles favorisent, selon lui, la croissance, encouragent l’investissement, créent des emplois à forte valeur économique permettant non seulement de générer les dividendes substantielles, mais aussi, de faire reculer le chômage.

Ce premier sommet des investisseurs au Mali a été l’occasion pour évoquer les problèmes auxquels l’entrepreneuriat en Afrique Francophone se trouve confrontés. Parmi ces problèmes, les difficultés de traduction d’une idée d’entreprise en réalité ont été également au centre des discussions.Les jeunes sont généralement confrontés au défi du financement qui reste très important, en particulier pour les entreprises en phase de démarrage. Selon le dernier rapport de la Banque mondiale qui date de février 2018, le déficit est estimé dans les pays en développement à 5,2 milliards de dollars. Comment connecter notre région afin d’attirer des investissements conséquents ? Comment démultiplier le potentiel d’investissements rentables de l’Afrique francophone ? Comment mettre en lumière les bonnes opportunités qui existent ? Voici autant de questions auxquelles les participants devront trouver des réponses adéquates.

Ce rendez-vous a vu la sélection de 10 startups parmi les 20 qui ont été présentés auparavant.  Ces lauréats iront en résidence à Paris pour la levée de fonds entre 250 Millions et 750 millions d’euros pour le financement de leurs projets innovants.  C’est le début de la création d’un cadre idéal pour la levée de fonds. La perspective visée pour ce faire réside dans le développement des solutions les plus prometteuses, elles-mêmes basées sur le capital stratégique que représente le numérique et ce pour la croissance de nos entreprises dans l’espace francophone que nous avons en partage.

Joseph SISSOKO

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