La Banque mondiale finance le Mali à plus de 144 milliards de FCFA
La cérémonie de signature des accords de financement de 4 projets s’est déroulé le vendredi 12 juillet 2019 dans la salle de conférence de la primature, entre le premier Ministre, ministre de l’Economie et des Finances Dr Boubou CISSE et la directrice des Opérations de la Banque mondiale Soukeyna KANE. Ces projets couvrent des secteurs et thématiques prioritaires du cadre de relance économique et de développement durable (CREDD) tels que l’énergie, les mines, la décentralisation et le changement climatique.
D’un montant total de 248.25 millions de dollars américains, soit environs 144,80 milliards de frs CFA dont 98,1 milliards de FCFA en prêts et 46,7 milliards de FCFA en dons, cet appui financier servira à financer 4 opérations des secteurs de l’énergie, les mines, la décentralisation et le changement climatique. Ces projets procèdent de la mise en œuvre du cadre de partenariat pays (CPF), cadre de référence des Interventions de la banque mondiale au Mali.
Le premier accord est relatif au projet de renforcement de la résilience climatique au Mali (Hydromet) d’un montant total de 31 millions de dollars dont 8,25 millions de dollars américains financé par l’IDA auquel s’ajoute un montant de 22,75 du Fonds vert climat. Le deuxième accord concerne le projet d’amélioration du secteur de l’électricité au Mali (PASEM), d’un montant total de 150 millions de dollars américains, dont 28 Millions de dollars américains sous forme de don. Le troisième accord est relatif au projet de déploiement des ressources de l’Etat pour l’amélioration des services, d’un montant de 50 millions de dollars américains, et le quatrième accord porte sur le projet de gouvernance du secteur des mines, pour un montant de 40 millions de dollars.
Selon la directrice des Opérations de la Banque mondiale pour le Mali Soukeyna KANE, si l’on ne peut empêcher l’occurrence des phénomènes climatiques et météorologiques extrêmes, comme l’ont rappelé douloureusement les inondations du 16 mai dernier ou certains épisodes de sècheresse, il est possible de développer des méthodes et des techniques pour en atténuer les impacts sur les communautés et leurs activités par l’amélioration de la surveillance hydrométéorologique et environnementale, de même que la prévention, la préparation et le développement de système d’alerte précoce. « C’est pourquoi le projet Hydromet, approuvé le 23 mai 2019 par le conseil d’administration de la banque mondiale, se propose d’adresser les risques évoqués précédemment et de poser des bases solides d’un agenda ambitieux pour l’atténuation, la préparation et la gestion des aléas hydro climatiques et d’informer utilement les politiques publiques du Mali dans le cadre de sa contribution nationale déterminée de l’accord de paris pour l’atténuation et l’adaptation aux impacts du changement climatique» a expliqué Mme Soukeyna KANE.
Pour le premier Ministre, ministre de l’Economie et des Finances Dr Boubou CISSE, le premier projet vise à améliorer la fourniture et l’accès des services hydrométéorologiques, d’alertes précoces et de réponses d’urgence ; le deuxième projet a pour objectif de contribuer à l’amélioration de la fiabilité de l’approvisionnement en électricité dans la ville de Bamako et les performances techniques et commerciales de la société Energie du Mali (EDM); le troisième vise à améliorer la disponibilité et la prévisibilité des ressources du gouvernement du gouvernement central destiné aux collectivités territoriales, jusqu’aux points de services (écoles et entres de santé), ainsi que la gestion de ces ressources, la redevabilité des collectivités territoriales et des prestations de services ; et le quatrième a pour objectif d’améliorer la contribution du secteur minier aux objectifs de croissance à long terme du gouvernement. « Ce dernier volet mettra l’accent sur la croissance et la diversité de la production minière ; sur l’amélioration de la gouvernance dans le secteur et des revenus tirés de l’extraction ; sur le développement économique local induit à travers la création des liens économiques avec d’autres secteurs ; sur la réduction de l volatilité économique ; et sur la création d’emploi en particulier pour les jeunes » a précisé Dr Boubou CISSE.
A noter que l’exploitation minière est devenue un facteur important de la résilience économique du Mali et de sa croissance économique. En termes d’emplois, l’exploitation minière artisanale et à petite échelle se positionne au second rang, juste après l’agriculture. Elle fournit une occupation à environ 400 000 personnes, qui entretiennent environ 2,2 millions de personnes à charge, dont la plupart sont des jeunes. Grâce en partie à la croissance soutenue du secteur minier, le Mali a pu faire face aux chocs défavorables, aux sécheresses récurrentes et à la crise de 2012. En 2018, le gouvernement a actualisé la politique minière en mettant l’accent sur la diversification et l’intégration de la production minière dans l’économie en tant que facteur de développement durable. Avec cette nouvelle politique, le gouvernement souhaite diversifier et intégrer la production minière dans l’économie en tant que facteur de développement durable, ainsi que relever les défis de la gouvernance, de la transparence et de la protection de l’environnement. La nouvelle politique minière vise également à créer un environnement favorable au développement du secteur privé tout en apportant des opportunités nouvelles et une meilleure inclusivité au bénéfice des populations locales.
Joseph Falaye SISSOKO