Mali : Vers l’utilisation des données normalisées pour élaborer des politiques sur la traite des personnes
Un atelier de formation sur les Normes et Directives internationales pour les Données Administratives sur la Traite des Personnes a ouvert ses travaux le mardi 29 novembre 2022 à l’hôtel Azalai de Bamako.
La cérémonie d’ouverture était placée sous la présidence du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, garde des Sceaux, représenté par le conseiller Technique des Affaires Pénales, Oumar TRAORE. On notait à ses côtés, la présence du représentant de l’Ambassadeur adjoint du Royaume des Pays-Bas, Harry MUTKER et le chef de la mission de l’OIM au Mali, Pascal REYNTHENS.
L’objectif visé par cet atelier de formation est d’identifier les opportunités et les défis pour produire de meilleures données administratives sur la traite des personnes au Mali et de favoriser l’utilisation de ces données pour éclairer l’élaboration des politiques dans le domaine de la traite des personnes.
Le représentant du ministre, Oumar TRAORE a indiqué que les données et les preuves sont une composante essentielle d’une réponse efficace à la traite des personnes, en particulier pour soutenir l’élaboration de politiques et de programmes fondés sur des preuves. Selon lui, les données sont d’une valeur inestimable pour l’identification des défis liés à la traite des personnes, pour l’intensification des interventions et pour la définition de solutions durables à la problématique. « Une lutte efficace et coordonnée contre la traite des personnes nécessite la disponibilité des données administratives fiables susceptibles de servir de fondements à toutes politiques ou actions à envisager dans ce domaine » a souligné Oumar TRAORE.
A en croire le chef de la Mission de l’OIM au Mali, Pascal REYNTHENS, environ 25% des migrants interrogés au niveau des points de suivi des flux (FMP) au Mali, déclarent avoir été soumis à une forme d’abus, y compris la détention, le travail forcé et la traite, pendant leur parcours migratoire. « Du 1er janvier 2017 au 31 octobre 2022, l’OIM au Mali a assisté au total 1.379 victimes de traite. Ces chiffres témoignent de la réalité de la traite des personnes au Mali » a soutenu Pascal REYNTHENS, avant d’ajouter qu’à travers ce renforcement de capacité, l’OIM Mali contribue à l’atteinte de l’objectif numéro 1 du pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, qui insiste sur la collecte et l’utilisation des données précises et ventilées qui serviront à l’élaboration de politiques fondées sur la connaissance des faits.
Pour l’Ambassadeur adjoint du Royaume des Pays-Bas, Harry MUTKER, l’accompagnement de la communauté internationale, à travers l’UE, les Pays-Bas, pour faire face aux défis des crimes transnationaux dont la traite des personnes, ne fera pas défaut.
A noter que cet atelier de formation organisé par l’OIM Mali avec le soutien financier du ministère néerlandais des Affaires étrangères à travers le programme COMPASS, mettra un accent particulier sur la norme nouvelle internationale de classification des données administratives relatives à la traite des personnes (ICS-TIP).
Charles le Bon MESSE

