Mali : L’apport des semences certifiées pour une agriculture performante
L’association Semencière du Mali (ASSEMA) a tenu le samedi 12 novembre 2022, la 15ème session de son assemblée générale ordinaire, dans la salle de conférence de l’hôtel Azalai Salam de Bamako. C’était sous la présidence du ministre du Développement Rural, représenté par le secrétaire général dudit département, Daniel Siméon KELEMA, en présence du président de l’ASSEMA, Drissa COULIBALY, ainsi que des participants venus des directions nationales de l’Agriculture, de l’IER, de l’ICRISAT, du Projet ISSD SAHEL IFDC, de l’Assemblée Permanente de la Chambre d’Agriculture du Mali, des ONG impliquées dans la production et la diffusion des semences et des organisations paysannes et opérateurs privées impliquées dans la production, la distribution et l’utilisation de semences sélectionnées (AOPP-CNOP).
Placé sous le signe de « L’apport des semences certifiées pour une agriculture performante, gage de l’autosuffisance alimentaire et nutritionnelle », cette assemblée générale est une occasion pour rassembler tous les professionnels du monde de la semence notamment la recherche, la production, les réseaux de commercialisation/distribution pour booster la filière semencière malienne au niveau international, par l’amélioration des plantes tout en développant une industrie semencière locale performante favorisant les échanges.
Selon le président de l’ASSEMA, Drissa COULIBALY, il est nécessaire d’avoir une organisation professionnelle représentant l’industrie semencière malienne pour créer un cadre d’échange systémique d’informations et d’expériences dans les domaines de la technologie, de la sélection, de la multiplication, de la production ainsi que du commerce des semences, dont le but est de contribuer à la réalisation de la sécurité alimentaire, en procurant aux producteurs agricoles des semences de qualité supérieure, c’est à dire à haut rendement et adapté aux différents systèmes agro-écologiques du Mali. « La création de l’ASSEMA, le 24 décembre 2002, et son officialisation suivant le récépissé N°121/MATCL-DNI du 21 février 2003, est venu du souci des opérateurs privés, des représentants des firmes multinationales semencières, des représentants d’organisations paysannes professionnelles et des personnes physiques et morales investies dans les opérations de productions semencières de professionnaliser le secteur semencier à tous les niveaux » a rappelé le président COULIBALY, avant d’ajouter que la production des semences de qualité supérieure est une activité multi acteurs qui fait intervenir la DNA pour le contrôle et la certification, l’IER pour les semences de base et pré base, et les privés pour la multiplication et la commercialisation et l’Etat pour le financement et l’orientation politique. « Le succès du secteur semencier malien dépendra de la collaboration entre les acteurs. L’ASSEMA regorge des expertises et des compétences suffisantes pour aider les plus hautes autorités à installer un système de subvention efficace et performant sur les semences au Mali », a informé Drissa COULIBALY. Toutefois, il a regretté le fait qu’il n’existe pas jusqu’à nos jours, de système de subvention au Mali sur les semences d’ordre général supportées par le budget d’Etat en dehors de la seule semence du maïs hybride, dont l’impact reste très peu appréciable par rapport au besoin national du monde agricole en semences certifiées.
Pour le secrétaire général du ministre du Développement Rural, Daniel Siméon KELEMA, c’est une bonne initiative de créer une synergie pour défendre les intérêts de sa corporation. C’est pourquoi, il a invité tous les acteurs impliqués dans le développement du secteur semencier à joindre leurs efforts et expertises à ceux de l’ASSEMA afin de développer chez leurs producteurs agricole une vraie culture de l’utilisation des semences sélectionnées dans le but d’accroître de façon significative la production et la productivité agricole au Mali, gage d’une sécurité alimentaire durable.
A noter que les attentes de l’ASSEMA sont loin d’être comblées du point vue gouvernance et appui à la filière, impliquant hautement la responsabilité de l’Etat ainsi que les autres acteurs publics et privés, conformément à l’article 174 de la Loi d’Orientation Agricole relatif à l’organisation des filières agricole au Mali.
Charles le Bon MESSE