Grands projetsOrganisation professionnelle

Mali : Vers un mode de gestion consensuel des intrants et équipements agricoles

L’hôtel Radisson de Bamako sert de cadre depuis le 22 février 2021, à une concertation nationale sur la gestion de la subvention des intrants et des équipements agricoles.  Tous les acteurs de ce secteur, sont venus de toutes les régions du Mali, pour répondre à l’appel du gouvernement de transition. La cérémonie d’ouverture a été placée sous la présidence du ministre l’Agriculture et de la Pêche, Mohamed Ould MAHMOUD. On notait à cette rencontre, la présence des services techniques, des organisations de production, des partenaires techniques et financiers, des commissaires des intrants agricoles et des organisations de la société civile.

Cette rencontre vise à passer en revue, l’ensemble des difficultés rencontrées dans la gestion des intrants et équipements subventionnés par l’Etat du Mali, faire des propositions concrètes et trouver des solutions durables, afin que les producteurs, les éleveurs et tous les acteurs du domaine de l’agriculture et de la pêche, puissent avoir des subventions dans de meilleurs conditions. 

Selon le ministre l’Agriculture et de la Pêche, Mohamed Ould MAHMOUD, les plaintes régulièrement enregistrées, portent sur le coût élevé des engrais subventionnés, la procédure de sélection des fournisseurs, la qualité et la quantité des intrants et des équipements agricoles subventionnés, le mécanisme de distribution des intrants subventionnés, le ciblage des bénéficiaires de la subvention de l’Etat et autres.« L’objectif recherché est de disposer d’un mécanisme durable, inclusif et approprié de gestion de la subvention des intrants et des équipements Agricoles » a déclaré Mohamed Ould MAHMOUD. Aux dires du ministre, les instructions des différents gouvernements et les propositions d’amélioration faites par les PTF, n’ont pas suffi à changer le caractère mitigé des résultats de la subvention des intrants agricoles.  C’est pourquoi, il urge d’analyser la situation, afin de trouver des réponses durables.

A noter que depuis l’indépendance du Mali, la subvention a existé sous plusieurs formes, selon l’évolution du contexte politique et socio-économique. Cependant, suite à la crise alimentaire mondiale de 2007, l’usage des engrais et équipements subventionnés au profit des exploitations Agricoles (Familiales et Entreprises Agricoles) est redevenue une pratique intégrante des stratégies de développement Agricole. Elle trouve également en partie sa justification dans la Politique de Développement Agricole (PDA) concernant la gestion des crises alimentaires et nutritionnelles. Face à cette crise, le Mali a mis en place des mesures d’urgence notamment l’opération « Initiative-Riz » pour faciliter l’accès à l’alimentation et des mesures à court et moyen terme pour relancer la production Agricole à travers l’approvisionnement et la subvention des intrants et équipements Agricoles.

Charles MESSE

REACTION DES PARTICIPANTS

Oumar TAMBOURA : Directeur national de l’Agriculture

L’enveloppe que le gouvernement donne, ne peut pas servir à tous les producteurs, car elle est suffisante. D’où la nécessité de faire un bon ciblage. Une autre remarque très importante, c’est l’aspect qualité des intrants. À ce niveau, des dispositions doivent être prises pour renforcer le contrôle des qualités de ces intrants, pour pouvoir permettre aux producteurs de les utiliser et augmenter la productivité.

Pendant les 5 jours de ces assises, nous allons suivre des présentations sur les résultats des récentes études dans ce domaine, recueillir les besoins des paysans et les producteurs, analyser les résultats, harmoniser les points de vue et faire en sorte que les producteurs puissent avoir les intrants agricoles et équipements subventionnés à temps, en vue de l’atteinte de la sécurité nutritionnelle de l’ensemble de la population du Mali.

Nous attendons de cette rencontre, que les différents acteurs notamment, le service technique, les organisations de production, les partenaires techniques et financiers, les commissaires des intrants agricoles échangent et trouvent une solution durable à cette situation.

Mme DIALLO Aminata DIALLO : Directrice commerciale de l’Ecloserie moderne : Usine d’aliments Poissons- Production de poissons marchands 

Nous sommes venus à cette concertation nationale sur la subvention des intrants et d’équipements. Nous sommes spécialisés dans la pisciculture, nos alevins sont aussi des intrants, les petits poissons.

Depuis quelques années, nous avons des problèmes, des soucis. Les payements sont retardés par l’État. Ce qui nous pénalise un peu. L’alimentation poisson que nous donnons au tarif subventionné, se passe bien, mais des fois les payements sont trop lents et cela joue sur notre production. Donc nous sommes à cette concertation pour échanger les idées, pour améliorer ce paramètre. J’espère qu’ils ont quelque chose de concret à nous présenter, pour le développement et l’amélioration des activités des pisciculteurs. Le retard de payement nous pénalise vraiment. Des fois, on a besoin de faire des productions, et de les vendre pour faire des profits, mais nous sommes bloqués.  Des fois, des grandes quantités sortent pour la subvention. En attendant les payements, on est obligé de trouver les moyens pour survenir au besoin national et sous-régional.

Propos recueillis par Charles MESSE